Statistique, monographie et groupes sociaux
DOI
https://doi.org/10.52983/crev.vi0.27Résumé
On oppose souvent, dans les manuels de sciences sociales, les méthodes d’enquête dites « qualitatives », « intensives » et « micro-sociologiques », comme les monographies locales, aux méthodes dites « quantitatives », « extensives » et « macro-sociologiques », comme les enquêtes statistiques par sondages portant sur une aire géographique étendue. Cette distinction, apparemment simple, risque cependant de fermer la réflexion méthodologique dans la mesure où ces oppositions pédagogiques plus que scientifiques paraissent aujourd’hui évidentes. La force de cette classification formelle tient au fait qu’elle s’appuie sur des dichotomies scolaires (qualité/quantité, micro/macro, etc.) ; mais elle tient aussi au fait qu’elle renvoie à la vieille opposition entre « individu » et « société ». Dans cette logique, on considère la monographie et l’analyse de cas comme bien adaptées pour saisir le particulier, le singulier, bref, l’individu et sa psychologie, alors que les enquêtes statistiques par questionnaires sont censées saisir plutôt le collectif, le social ou, comme disent certains, le « sociologique ». Or, cette opposition, loin d’aider à un usage raisonné des méthodes d’enquêtes, fait écran à un certain nombre de problèmes proprement sociologiques comme celui de la nature des groupes sociaux.
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