Accéder au terrain, s’y maintenir, le quitter
Du tourment ethnographique au tourment militant en milieu partisan
DOI
https://doi.org/10.52983/crev.vi0.75Mots-clés
ethnographie, négociation, tourment militant, militantisme, engagement, parti politique, Parti socialisteRésumé
S’appuyant sur une thèse de sociologie consacrée au « tourment militant » au sein du Parti Socialiste et fondée sur une enquête par immersion ethnographique, l’article se propose de revenir sur les trois étapes de cette immersion – l’accès au terrain, le maintien sur celui-ci, la sortie du terrain. Seront ainsi interrogées, pour chacune d’entre elles, les stratégies plus ou moins conscientes mises en œuvre par le chercheur pour négocier sa place sur le terrain, passant progressivement du statut de jeune doctorant sympathisant à celui de « militant professionnalisé ». Assumer la double identité de militant et de chercheur nécessite de concilier, d’un côté, l’établissement et l’entretien de relations interpersonnelles sur les différentes scènes du monde militant local avec, de l’autre côté, les logiques d’objectivation qu’impose l’enquête. L’article permet ainsi de soulever la question de la négociation de la présence du chercheur sur son terrain (s’assurer des cooptations, faire ses preuves, donner des gages de fidélité…) et de l’évolution des formes que peut prendre cette négociation au cours d’une recherche par immersion ethnographique de longue durée. En offrant un accès à une intimité militante difficilement explorable par d’autres voies méthodologiques que celle ici analysée, la recherche a finalement rendu possible une sociologie « par le soi » du « tourment militant ».
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